27/83
Date : 18-02-2023 08:14:01
Le « Salon Primevère », qui a lieu ce week-end à Lyon, est pointé du doigt par un élu d’opposition de la ville qui a effectué un signalement à la Miviludes..
L’événement, qui se tient depuis plus de 30 ans dans la métropole, est pointé du doigt cette année. En cause notamment : des exposants et conférences accusés de promouvoir l’anthroposophie – un courant ésotérique New Age prônant rituels magiques et pseudosciences – ou encore des « médecines alternatives » comme la naturopathie.
« Il y a des exposants qui vendent des fontaines aux vertus soi-disant thérapeutiques, des associations antivaccins, des adeptes d’écoles Steiner… », dénonce Ludovic Hernandez, élu d’opposition centriste à Lyon, auprès de Marianne. Avant de tacler la majorité du maire EELV Grégory Doucet : « Le comportement des écologistes est irresponsable. Ils n’ont aucune vigilance et ne prennent aucune précaution avec certains courants ésotériques qui sont exposés dans le salon ! »
Dans le programme de l’événement, un certain nombre d’ateliers sur des domaines régulièrement qualifiés de pseudosciences sont en effet présents. Les visiteurs pourront ainsi assister à des animations intitulées « Les naturopathes se mettent en scène », « Réveiller l'âme dans le corps par la psychologie biodynamique » ou encore « Oser penser l’école de demain ». Un certain nombre de vice-présidents de la métropole lyonnaise tiendront eux-mêmes des conférences. Mais pour la municipalité écologiste, il ne faut pas y voir une quelconque proximité avec de potentielles dérives sectaires.
Cette polémique pose alors une question plus générale : quel est le rapport des écologistes aux pseudo-sciences ? « Les personnes proches des idées écolos ont, c’est vrai, souvent une certaine sympathie pour les thérapies douces et "alternatives", voire les parasciences », juge Daniel Boy, directeur de recherche émérite au Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF). Selon lui, des sentiments comme l’éco-anxiété – une crainte vis-à-vis du réchauffement climatique, très présente chez les jeunes –, causent de l’incertitude et une vulnérabilité qui peuvent conduire à « adhérer à des croyances irrationnelles ».
« Il est indéniable également qu’en tant que parti politique, les Verts sont ambigus sur les parasciences » estime le spécialiste.
« Ils ont des affinités, mais leur socle idéologique repose, à l’origine, tout de même, sur les sciences dures. Et ils font attention à ne pas apparaître comme promouvant des anti-sciences », nuance-t-il, citant l’exemple de l’eurodéputée Michèle Rivasi, dont « les positions antivaccins ont été fermement condamnées par les instances dirigeantes d'EELV ».
marianne.fr
|