Énergie : quand les manuels scolaires désinforment

INFO LE POINT. Une étude approfondie révèle que les manuels de terminale consacrés à l’enseignement scientifique sont truffés d’erreurs sur l’énergie.

Par Géraldine Woessner
Parmi les erreurs les plus repandues, une confusion recurrente, dans la terminologie employee, entre le << mix energetique >> et le << mix electrique >> francais.

Le fait est documenté par tous les classements internationaux : les Français ont une connaissance médiocre des sciences et leur niveau n'en finit plus de s'effondrer. Publiés fin 2020, les résultats 2019 de l'étude TIMSS (l'évaluation internationale de référence en maths et en sciences) avaient de quoi affoler : les collégiens français de quatrième ont obtenu, en moyenne, le plus mauvais score des pays de l'Union européenne et de l'OCDE (hormis le Chili), un effondrement confirmé par toutes les enquêtes nationales depuis 2008, et qui frappe toutes les strates de la société, élèves « favorisés » compris… Comment, lestés de telles lacunes, les jeunes Français pourront-ils appréhender les enjeux posés par la crise climatique et répondre demain aux choix de société qu'elle implique ?

Pour comprendre les raisons d'une telle confusion, la Société française d'énergie nucléaire (Sfen), association scientifique et technique rassemblant les professionnels de la filière, s'est penchée sur la façon dont les sujets portant sur le climat et sur l'énergie étaient enseignés au lycée.

« Une étude récente de l'OCDE a montré que seuls 57 % des Français reconnaissent un lien entre les actions de l'homme et les modifications du climat », s'alarme Ludovic Dupin, directeur de l'information de la Sfen.

« Et la moitié d'entre eux croient encore, contre toute vérité, que le nucléaire émet plus de gaz à effet de serre que le gaz ou le charbon. »

www.lepoint.fr/societe/energie-quand-les-manuels-scolaires-desinforment-27-09-2022-2491569_23.php

Parmi les erreurs les plus répandues, une confusion récurrente, dans la terminologie employée, entre le « mix énergétique » et le « mix électrique » français.
La différence est pourtant cruciale : si la France a un mix énergétique largement carboné (pétrole, gaz et charbon satisfont encore plus de 60 % de la consommation d'énergie finale), son mix électrique, lui, où la part du nucléaire est prépondérante (70 %), ne l'est pas

. Dans plusieurs manuels, le mix électrique du pays est présenté de façon erronée, confondu avec le mix énergétique.
« Cela amplifie la part de la production nucléaire dans le mix énergétique et entretient l'idée d'un tout nucléaire » qui ne correspond pas à la réalité, souligne la Sfen.
« La confusion contribue à focaliser le débat public sur l'électricité, déjà bas carbone, et à opposer nucléaire et renouvelable, plutôt que de réfléchir à la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre. »

Le nucléaire faussement présenté comme une source de pollution.

Plus préoccupant : le caractère bas carbone du nucléaire (qui n'émet en France que 6 grammes de CO2 par kilowattheure produit) est souvent occulté, le nucléaire étant, au contraire, « assimilé aux énergies fossiles » dans certains manuels
. Ainsi peut-on lire dans le manuel édité par lelivrescolaire.fr : « L'utilisation massive de ressources énergétiques polluantes (fossiles et nucléaires) depuis plusieurs décennies a conduit à des changements néfastes parfois irréversibles sur l'environnement et le climat de la planète. »

Une contre-vérité manifeste, l'énergie nucléaire n'ayant pas le moindre impact sur le réchauffement climatique – le Giec reconnaissant, au contraire, son intérêt pour décarboner la production électrique.

« Ce point est particulièrement sensible alors que près de 75 % des jeunes de 18 à 34 ans pensent que l'énergie nucléaire contribue à la production de gaz à effet de serre », s'alarment les auteurs de l'étude.

www.lepoint.fr/societe/energie-quand-les-manuels-scolaires-desinforment-27-09-2022-2491569_23.php

Les auteurs de l'étude ont relevé d'autres pépites…

Ainsi le manuel édité par Hatier sous-entend-il que le Giec recommande la sortie du nucléaire – une fausse information —, tout en balayant hâtivement les problèmes que pose l'intermittence des énergies renouvelables.
Dans la plupart des manuels, des solutions balbutiantes et aujourd'hui très limitées de stockage de l'électricité produite par le solaire et l'éolien sont abusivement présentées comme massives et opérationnelles.
« La conversion de l'énergie électrique sous des formes stockables permet de répondre aux problèmes de l'intermittence », affirme ainsi Hatier. La confusion s'étend aux exemples cités…
Ainsi le manuel Hatier met-il en exergue un territoire des Canaries, décrit comme « le premier territoire totalement autonome sur le plan énergétique grâce à une centrale hydroéolienne ».
Or les chiffres 2018 pour la production d'électricité du territoire, note la Sfen, « montrent un mix de 56,4 % renouvelable et 43,6 % fuel lourd ».

Article abonné
Gazoduc, Ukraine et cols roulés : quand nos gouvernants signent leur impuissance…
Édito
Par Natacha Polony

La comédie des économies d’énergie et des pulls à col roulé relève d’une stratégie évidente : faire oublier aux citoyens qu’il existe des décisions politiques majeures sur lesquelles ils devraient, en démocratie, avoir une prise, mais dont on les tient éloignés.

Bruno Le Maire enfilera des cols roulés, Élisabeth Borne porte déjà fièrement son improbable doudoune bleu ciel à plumes grises. Quant à Gilles Legendre, il étend son linge. Fini, le sèche-linge qui ronronne dans la buanderie. On en reste ému, bouleversé. Quel sens de la responsabilité ! Quelle hauteur de vue ! On attend avec impatience qu’Emmanuel Macron nous montre son maillot de corps Thermolactyl pour parachever cet épisode sur la grandeur de la France.

Les Français, légèrement blasés, ont eu la dignité d’ignorer ces discours guignolesques de dame patronnesse mais ils ont sans doute bien compris à quel point leurs gouvernants signent là leur impuissance absolue, en même temps que leur refus d’aborder les sujets essentiels.

On ne parle même pas de la transition climatique et de cette sobriété vantée par le chef de l’État, alors qu’on apprend que le Qatar met en place, pendant la durée de la Coupe du monde, 160 vols réguliers par jour pour acheminer les supporteurs depuis les pays voisins. Cent soixante par jour ! Un toutes les dix minutes !

D’ailleurs, il est une autre catastrophe écologique qui ne semble pas traumatiser outre mesure le milieu politico-médiatique français. Les quelque 300 000 tonnes de méthane qui se sont sans doute échappées des gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2 sont une bombe climatique. Mais ce sabotage signe surtout un moment de bascule dans le conflit. Pour la première fois, un acte de terrorisme de grande ampleur orchestré par un État touche une infrastructure située sur le sol européen. Là encore, le silence des dirigeants français est assourdissant. Quant aux commentateurs, après quelques phrases toutes faites sur la nécessité de se montrer prudent tant qu’on ne sait pas qui est l’auteur de ce sabotage, ils se lancent dans de doctes réflexions sur le fait que l’Otan doit réagir avec vigueur à ces attaques de la Russie, attaques d’autant plus folles qu’elles touchent ses propres infrastructures…

Entendons-nous bien : il est fort possible que Vladimir Poutine ait décidé de détruire ses deux gazoducs pour démontrer à l’Occident qu’il brûlait ses vaisseaux et qu’il n’y aurait pas de retour en arrière.

Mais il est également possible que les Américains, qui s’opposent depuis quinze ans à la construction de Nord Stream 2, aient vu là une occasion de définitivement couper les liens entre l’Europe et la Russie et de démontrer à Vladimir Poutine qu’il ne récupérerait pas ses billes, une fois la paix revenue.
Nul n’a aucun moyen de trancher et quiconque le fait est non plus dans l’analyse et l’information mais dans l’idéologie et la propagande.

marianne.fr

Face à une situation aussi inflammable, on attendrait de nos dirigeants un discours construit sur les perspectives à moyen et long terme pour que l’Europe ne se retrouve pas ballottée au gré des ambitions impériales des puissances de la planète. On attendrait une analyse précise des décisions européennes en matière de solidarité énergétique, dont le résultat, pour l’heure, sera de sauver l’économie allemande en taxant un peu plus la France.

On attendrait qu’ils nous disent au nom de quelle légitimité Ursula von der Leyen multiplie les déclarations engageant l’avenir des Européens, notamment à propos d’un élargissement dont on sent qu’il s’imposera aux citoyens français, espagnols ou italiens sans que quiconque leur demande leur avis.

Dans son numéro daté du mois d’octobre, le Monde diplomatique publie une enquête fondamentale sur la façon dont l’Union européenne avait engagé, bien avant le 24 février 2022, l’intégration de l’Ukraine à l’espace juridique et économique européen pour fournir une zone de délocalisations de proximité aux industriels allemands ; intégration qui impliquait de couper les liens avec la Russie en modifiant notamment toutes les normes et les règles de droit.

Il est bien évident que jamais ces processus n’ont attendu l’aval des citoyens européens, alors même qu’ils mettent en jeu la nature de l’Europe, mais aussi sa sécurité, comme l’a démontré la suite.

La comédie des économies d’énergie et des pulls à col roulé relève d’une stratégie évidente : faire oublier aux citoyens qu’il existe des décisions politiques majeures sur lesquelles ils devraient, en démocratie, avoir une prise, mais dont on les tient éloignés car ils risqueraient de s’apercevoir que celles qui ont été prises depuis vingt ans ont conduit l’Europe à la dépendance et à la récession.

On préfère leur expliquer que, en baissant leur chauffage d’un ou deux degrés, ils ont une responsabilité. Qualifier ce genre d’artifice de communication nécessiterait d’employer des mots qui sont en général proscrits dans un éditorial…

encore une fois super cc ..
qui évoque a la fois l"illégitimité de Ursula von der Leyen
et la passage du "quoi qu"il en coute" aux cols roulés et aux moufles ..

p0vre France ..

quand je pense a tous ces Français a qui on a subventionnés leur changement de chaudière pour passer au gaz ..

p0uvre France ..