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Date : 25-03-2022 13:30:14
Ukraine : les néonazis que Macron et les médias refusent de voir
Si l’instrumentalisation qui en est faite par la Russie est évidente, l’existence en Ukraine d’une idéologie puisant dans le nazisme est bien réelle, analyse notre lecteur.
Un des principaux objectifs de Vladimir Poutine justifiant son intervention militaire en Ukraine est la « dénazification » du pays. Pour certains, le terme est anachronique et le président Macron a même dit que la guerre contre le nazisme de la Russie était un « mensonge ». Comme pour tant d’autres sujets concernant cette guerre, il est parfois difficile de distinguer le vrai du faux et nous savons qu’il y a de la propagande dans chaque camp. La réalité est plus complexe comme souvent et il est désespérant de voir nos médias dominants faire de la désinformation plutôt que de mener des enquêtes en bonne et due forme pour nous aider à mieux comprendre la situation.
Si l’État ukrainien actuel n’est pas un État nazi, il n’en demeure pas moins vrai qu’une idéologie puisée dans le nazisme gangrène la société ukrainienne depuis son indépendance en 1991.
Pour comprendre cette situation, il faut remonter à la Deuxième Guerre mondiale lorsque le mouvement nationaliste ukrainien a activement collaboré avec le IIIe Reich.
Un des principaux chefs du nationalisme ukrainien de l’époque est Stepan Bandera. Il est le dirigeant de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) et a fondé l’Armée de Libération Ukrainienne (UPA). Ses adeptes ont été appelés bandéristes. Bandera veut un État ukrainien indépendant de l’URSS et, malgré quelques différends avec Berlin, s’allie aux nazis. Ses militants commettent de nombreux crimes et certains rejoignent même la 14e division SS Galicie en 1942. Ces bandéristes s’illustrent par des exactions terribles contre tous ceux qui ne sont pas considérés comme de vrais Ukrainiens : Ukrainiens prosoviétiques, Russes, Hongrois et juifs feront partie de leurs principales cibles, mais d’autres peuples ne seront pas en reste. En 2016, la Diète polonaise a voté une loi considérant que le massacre de plusieurs dizaines de milliers de Polonais par les Ukrainiens en Volhynie (ex-région polonaise annexée par Staline à l’Ukraine) constituait un génocide. L’historien polono-allemand Grzegorz Rossoliński-Liebe a documenté la vie de Bandera et son influence importante en Ukraine dans une monographie sortie en 2015. À Alfred Rosenberg, ministre du Reich aux territoires occupés de l’est, Stepan Bandera écrit en 1941 que le nationalisme ukrainien a évolué « dans un esprit similaire aux idées nationales-socialistes ». Il lui dit également qu’il est « vital d’inclure l’Ukraine dans le système spirituel, économique et politique européen ». Les mouvements bandéristes agissent essentiellement dans l’ouest de l’Ukraine.
Ils vont être ressuscités lors de l’indépendance de l’Ukraine en 1991 et progressivement revenir sur la scène politique de nouveau dans l’ouest de l’Ukraine et à Kiev.
Après la « Révolution orange » soutenue par Washington et Bruxelles en 2004, le président ukrainien Viktor Iouchtchenko commence à réhabiliter Stepan Bandera et entame une réécriture de l’histoire ukrainienne. Iouchtchenko réhabilite également Roman Choukhevytch, un des commandants du bataillon Nachtingall (première unité étrangère de la Wehrmacht), ancien de l’UPA et un des instigateurs du massacre de Polonais en Volhynie et en Galicie.
Réfuter leur héroïsme devient une offense criminelle. En 2010, Iouchtchenko donne le titre de « héros de l’Ukraine » à Stepan Bandera et fait imprimer un timbre national à son effigie.
Plus tard, l’avenue de Moscou à Kiev sera rebaptisée avenue Stepan Bandera.
Des monuments en l’honneur de Bandera vont pousser partout en Ukraine (surtout à l’Ouest) comme des champignons après une semaine de pluie. Le président ukrainien accorde aussi des pensions de guerre aux Ukrainiens ayant choisi la collaboration avec les Allemands.
Après l’Euromaïdan en 2014, le président ukrainien Porochenko inaugure la « journée des défenseurs de l’Ukraine » le 14 octobre, date historique de la fondation de l’UPA.
Une grande partie de l’Ukraine et notamment la rive gauche du Dniepr et le sud du pays, majoritairement russophones, réagit vivement à cette réécriture de l’histoire et rappelle que les bandéristes ont tué de nombreux Ukrainiens antinazis.
Le mouvement de Bandera est caractérisé par son antisémitisme et a participé à de terribles pogroms notamment lors de la prise de Lvov par les Allemands en 1941. 73 ans plus tard, en 2014, Isi Leibler écrit dans The Jerusalem Post : « La communauté juive ukrainienne, estimée à environ 200 000 âmes, a de bonnes raisons d’avoir peur. » De nombreux actes antisémites sont commis contre des monuments juifs. Tatiana Sojkina, responsable de Praviy Sektor à Odessa, dit que « l’Ukraine n’appartiendra pas aux youpins » et le consul d’Ukraine à Hambourg, Vasiliy Marushchinets, dit que c’est « honorable d’être fasciste ». Les organisations racistes réanimées pour des motifs politiques principalement antirusses polluent et divisent la société ukrainienne avec leur discours extrémiste.
Lors du mouvement Euromaïdan de 2013-2014, de nouveau orchestré par Washington, Bruxelles et des officines privées comme l’Open Society de George Soros, les mouvements ultranationalistes ukrainiens sont en première ligne.
On reconnaît très bien dans les manifestations les drapeaux rouge et noir de l’arme insurrectionnelle ukrainienne, le drapeau bleu et jaune du mouvement Sloboda (ex-parti « Social-National d’Ukraine) et toute une symbolique héritée du passé collaborationniste de l’Ouest ukrainien. Ces ultranationalistes assimilent le Russe d’aujourd’hui au Soviétique d’antan. Ils promettent notamment d’interdire l’usage de la langue russe qui est la langue maternelle de nombreux Ukrainiens. Cette décision est une des principales raisons de la révolte à l’est et au sud du pays contre le mouvement de l’Euromäidan.
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